Ce mardi, la mère et le beau-père de la petite Lisa, âgée de 3 ans, dont le corps sans vie a été découvert dans la nuit de samedi à dimanche à Conches-en-Ouche (Eure), ont été présentés devant la justice et incarcérés. Ils sont suspectés d’avoir battu mortellement l’enfant, et le procureur de la République d’Evreux, Rémi Coutin, a confirmé leur mise en examen pour meurtre sur mineur, suivi de leur placement en détention provisoire.
Les secours ont été alertés peu après minuit suite à un arrêt cardio-respiratoire de la fillette. Lisa a été transportée d’urgence au CHU Charles-Nicolle de Rouen (Seine-Maritime), où elle a malheureusement perdu la vie.
Dans un premier temps, la mère et son conjoint avaient tenté de nier toute implication, affirmant que les blessures de l’enfant résultaient de chutes et de crises de colère. Cependant, les enquêteurs ont rapidement obtenu des aveux des deux suspects, reconnaissant qu’ils avaient exercé des violences sur Lisa pendant plusieurs mois. La mère, âgée de 27 ans, a admis avoir giflé l’enfant, tandis que le beau-père, âgé de 29 ans, a avoué des actes de violence récurrents, y compris des coups et des étranglements qui avaient parfois mis la vie de la petite fille en danger. Des épisodes de violence avaient débuté fin 2022, et le beau-père a également admis avoir frappé l’enfant le soir de son décès. Des actes de moindre gravité ont également été reconnus envers le frère aîné de Lisa, âgé de 6 ans.
Les analyses toxicologiques n’ont révélé aucune trace de stupéfiants ou d’alcool dans le sang ni de la mère ni du beau-père. Les deux suspects font donc face à des accusations de « meurtre sur mineur de moins de 15 ans » et de « violences sur mineur par ascendant ».
La directrice de l’école fréquentée par Lisa a été suspendue « à titre conservatoire » par le rectorat, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative pour examiner la chaîne de signalement des faits au sein des services de l’Éducation nationale. Lisa était inscrite en moyenne section à l’école maternelle Le Chêne au Loup de Conches-en-Ouche, et aucune information n’avait été signalée à la justice concernant des violences envers l’enfant, selon les déclarations du procureur d’Évreux.
Le procureur avait également précisé que la fillette était absente de l’école toute la semaine précédant les faits, et des bleus avaient déjà été remarqués sur elle par le personnel de l’établissement. La commune a également ouvert une enquête administrative pour faire la lumière sur les circonstances entourant cette affaire.
Une cellule d’écoute psychologique a été mise en place pour les élèves et les adultes de l’établissement, dans le but d’apporter un soutien à la communauté éducative en cette période difficile. La rectrice Christine Gavini a exprimé sa profonde émotion et sa tristesse face à ce drame.
