L’avocat William Bourdon, visé par des accusations de conflit d’intérêts qu’il conteste, renonce à défendre l’islamologue genevois Tariq Ramadan devant la justice française. Il ne veut pas attendre la décision déontologique du bâtonnier saisi de l’affaire.
Henda Ayari, la première des femmes à avoir porté plainte pour viol contre l’islamologue suisse fin octobre 2017, a saisi la commission de déontologie du barreau de Paris car, dans les premiers jours de l’affaire, elle avait sollicité les conseils de Me Bourdon.
Ce dernier lui avait préparé une note de conseils et un projet de communiqué, mais elle n’avait pas donné suite.
« Graves contre-vérités »
« Mon entretien avec Mme Henda Ayari avait été bref et strictement aucune confidence, ni secret, n’avait été partagé. Il n’existait par conséquent aucune contre-indication à la défense de M. Tariq Ramadan », se défend l’avocat, entré mi-mai dans l’équipe des conseils de l’islamologue.
« Mon choix de défendre M. Ramadan a été inspiré par la volonté de favoriser un traitement serein de la procédure à l’abri de toutes les manipulations et de tous les amalgames », se justifie l’avocat dans une déclaration.
Or, « ces conditions ne sont malheureusement aujourd’hui plus réunies », estime Me Bourdon qui dénonce la diffusion, « de façon opportuniste », de la réclamation déontologique déposée par Me Francis Szpiner, avocat de Henda Ayari, « entraînant des publications comportant de graves contre-vérités et de regrettables confusions ».
