Après la mobilisation de mardi 2 juin pour demander la vérité pour Adama Traoré et la fin des violences policières, le défenseur des droits Jacques Toubon a fait plusieurs propositions pour restaurer la confiance entre la police et la population.
le Défenseur des droits, Jacques Toubon, appelle dans un entretien à l’Agence France-Presse à « arrêter la polémique » et restaurer la confiance entre police et population grâce à une « traçabilité des contrôles d’identité », dont la faisabilité a été démontrée pendant le confinement.
« Les comparaisons entre la France et les Etats-Unis sont difficiles. (…) Il faut arrêter de tout mélanger », a déclaré Jacques Toubon, jeudi 4 juin, au moment où la mort de George Floyd (un Afro-américain mort lors de son interpellation par un policier blanc) et les rebondissements de l’affaire Adama Traoré poussent une partie de la jeunesse française à descendre dans la rue.
« Construire de la confiance, c’est notamment lorsqu’une faute a été commise, le reconnaître », abonde M. Toubon. Pour cela, il « appelle à un arrêt de la polémique » et relance l’idée d’une « vraie discussion sur la traçabilité des contrôles d’identité ».
Promis en 2012 par l’ancien président François Hollande pour lutter contre les contrôles au faciès, le système d’un « récépissé » remis par les forces de l’ordre n’a jamais été concrétisé et « n’est pas la panacée », selon le Défenseur des droits. Il recommande plutôt « une forme de traçabilité », et rappelle que les contrôles au faciès sont une « réalité sociologique » en France. En 2017, l’institution avait montré dans une étude que les jeunes hommes « perçus comme noirs ou arabes » ont 20 fois plus de chance d’être contrôlés que les autres.