Ils font désormais « comme chez eux », déplore ce pauvre retraité au récit tragique. Roland, 88 ans, est très en colère. Il est « fatigué », « diabétique », et loin de chez lui. Pire ! Il est séparé de sa chère épouse, Odile, ce qui n’était plus arrivé depuis le jour de leur rencontre, il y a 65 ans, explique-t-il à nos confrères de RTL.
« Partez ! Barre-toi ! », peut-on entendre lorsqu’on s’approche d’un peu trop près des lieux. Les occupants se cachent et se barricadent. Cette maison de 1934, c’est toute la vie de Roland, mais il ne peut même plus y entrer. « Il y a tout, et je n’ose pas y aller. Comment ils vont me recevoir? », s’interroge l’octogénaire.
S’il ne vivait plus dans cette maison depuis deux ans, Roland y passait régulièrement pour l’entretenir. C’est le voisinage qui l’a alerté lorsque l’intrusion a eu lieu, mais il était trop tard. « Cela a été signalé par une personne habitant en face qui a vu l’effraction », témoigne un voisin devant notre caméra, « ils ont voulu changer les serrures et se sont installés là. Ils sont 8 ou 9 je crois. Il y avait des chiens au début mais on ne les a plus vu ».
Les squatteurs, déjà installés depuis plus de 48 heures, sont inexpulsables d’après la loi. Le 26 octobre 2020, le tribunal d’instance s’est prononcé. Pas d’expulsion avant la fin de la trêve hivernale, le 1er juin 2021.
Roland comptait pourtant sur la vente de sa maison pour financer son séjour en Ehpad et rejoindre sa femme qui s’y trouve déjà. Avec la crise sanitaire et désormais cette affaire, les occasions pour retrouver son épouse sont moins nombreuses. Une loi permettant d’accélérer la procédure d’expulsion a été votée en décembre 2020 mais les squatteurs sont toujours sur place.