Une policière a été tuée à coups de couteau dans le sas d’entrée du commissariat de Rambouillet, vendredi en début d’après-midi. L’auteur présumé, blessé par balles, est mort des suites de ses blessures. Le parquet national antiterroriste s’est saisi de l’enquête, alors que trois proches de l’assaillant ont été placés en garde à vue.
Le commissariat de Rambouillet est implanté dans un quartier calme et résidentiel. «Jamais je n’aurais pensé que ça puisse arriver ici», affirme Anne, en sweat orange et ballerines roses, qui habite à quelques pas. A 65 ans, elle a toujours vécu ici, dans cette ville qu’elle qualifie de «bourgeoise, hyper catho et bien-pensante» où elle s’est «toujours sentie protégée». Le père Amaury Sartorius, curé de la paroisse, lui, se dit «inquiet». Son presbytère est situé à 200 mètres du commissariat. «Les policiers sont toujours dehors pour nous protéger lors des grandes fêtes. Il faut qu’on leur montre notre soutien», affirme-t-il.
Selon les papiers d’identité retrouvés sur lui, Jamel G. était un ressortissant tunisien de 36 ans, originaire de la région de Sousse, dans l’est de la Tunisie. Il était arrivé en France en 2009 et avait bénéficié en 2019 d’une autorisation exceptionnelle de séjour salarié.
Il était inconnu des services de police et de renseignements, ont confirmé plusieurs sources policières à l’AFP. Selon une source proche de l’enquête, il vivait depuis quelques années dans une maison excentrée de Rambouillet. Il avait résidé auparavant dans le Val-de-Marne. L’un de ses anciens voisins, interrogé par l’AFP, qui l’a connu à cette adresse deux mois en 2017, se souvient d’un homme «musulman» mais «pas pratiquant», vivant seul et travaillant dans le bâtiment.
Sur les réseaux sociaux se dessine le profil d’un trentenaire, qui aime les activités de plein air. Pendant plusieurs années, ses posts publics sont consacrés en nombre à la dénonciation de l’islamophobie ou des propos de polémistes comme Eric Zemmour. Mais à partir d’avril 2020, au moment du confinement, il ne publie plus que de pieuses prières et des versets coraniques. Le 24 octobre, huit jours après l’assassinat du professeur de collège Samuel Paty par un islamiste, il avait changé sa photo de profil et rejoint une campagne intitulée «Respectez Mohamed prophète de Dieu».