L’enseignant avait essuyé la colère de certains parents pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe. « D’après mon fils, qui est musulman, à aucun moment il n’a voulu manquer de respect », souligne pourtant le père d’un élève.
Quelques roses, déposées samedi matin devant l’entrée du collège du Bois d’Aulne, témoignent de l’émotion des parents d’élèves au lendemain de la décapitation d’un professeur d’histoire à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par un homme d’origine tchétchène – un « attentat islamiste caractérisé », selon les mots d’Emmanuel Macron.
Le professeur, Samuel Paty, était un quadragénaire père de famille. Il était « très apprécié », d’après Armelle, dont le fils de 13 ans fréquente le collège. C’était « quelqu’un de très discret, bienveillant, apprécié des élèves et de ses collègues », souligne Sonia, une mère de famille interrogée par « Le Parisien ». « Il adorait son travail et respectait ses élèves. »
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’enseignant avait montré à ses élèves la semaine dernière une caricature de Mahomet. Un signalement était parvenu à Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, la première association de parents d’élèves, faisant état « d’un père extrêmement énervé ». La victime aurait, selon Rodrigo Arenas, « invité les élèves musulmans à sortir de la classe » avant de montrer un dessin du prophète accroupi avec une étoile dessinée sur ses fesses et l’inscription « une étoile est née ».
Ce cours a suscité les protestations de quelques parents. « Ma fille a été choquée », a affirmé le père d’une élève de 13 ans. Dans une vidéo postée il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, il a demandé la radiation du professeur :
« « Il a montré un homme tout nu en leur disant que c’est le prophète. (…) Ce voyou ne doit plus rester dans l’Education nationale, ne doit plus éduquer des enfants. » »