20 000 tweets en quarante-huit heures ! Avec #PasDeVague, les enseignant.es racontent ce qu’ils et elles vivent comme un abandon de leur hiérarchie après l’événement de Créteil. Côté syndicats, on est resté à bonne distance de ce mouvement spontané… sauf le SNALC, classé à droite, qui a retweeté frénétiquement et occupé les plateaux télé.
Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer et le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui vient d’être nommé place Beauvau avec l’ambition affichée d’une politique de fermeté, ont annoncé la réunion d’un « comité stratégique » pour un « plan d’actions ambitieux » contre les violences visant les enseignants. Jean-Michel Blanquer a aussi encouragé les lycées à interdire les téléphones en rapport à la sortie en ligne de la vidéo de l’agression.
Jenny Lartaud, 28 ans, professeur de Français dans un collège en Alsace, fait partie des profs ayant partagé son expérience sur Twitter. « On vit des agressions verbales régulières, mais on est obligé de continuer d’enseigner », dit-elle à l’AFP. Elle raconte avoir été « testée » il y a deux ans par sa classe de 4e, pendant six mois. « Je leur ai proposé, pendant une heure de cours, de me dire ce qui ne se passait pas bien, selon eux », explique-t-elle. « Je n’aurais pas dû : ils se sont lâchés et j’ai entendu les pires ignominies ».