Une actrice canadienne poursuit en justice le producteur hollywoodien Harvey Weinstein en l’accusant de l’avoir sexuellement agressée à deux reprises à Toronto dans les années 2000, a indiqué mercredi son avocate.
L’actrice, identifiée sous le pseudonyme « Jane Doe » dans l’acte d’accusation cité par le quotidien Toronto Star, porte également plainte contre les studios Miramax et Walt Disney.
La plainte vise aussi Barbara Schneeweiss, assistante à l’époque de Harvey Weinstein, considérée comme une « facilitatrice » des agressions, selon le document déposé à la cour supérieure de l’Ontario.
La plaignante réclame 14 millions de dollars canadiens (9,3 millions d’euros) en dommages et intérêts.
L’acte d’accusation indique que la victime présumée, âgée d’une vingtaine d’années au moment des faits reprochés, travaillait sur un premier film à Toronto quand le producteur l’a approchée sur le plateau en lui disant qu’elle ressemblait à une célèbre star de cinéma.
L’assistante du producteur l’a ensuite appelée pour lui dire qu’il l’invitait à son hôtel « pour discuter de sa carrière ».
Une fois seule avec « Jane Doe », Harvey Weinstein lui aurait demandé si elle aimait les massages, ce à quoi elle aurait répondu par l’affirmative tout en précisant que le sujet « n’était pas approprié pour une réunion d’affaires ».
Après un moment de « silence inconfortable » pendant lequel fixait ses yeux sur elle, il l’aurait couchée de force sur un lit en exhibant son sexe et en lui disant « qu’il avait rendu célèbres plusieurs actrices et pouvait en faire de même avec elle », selon l’acte.
Il lui aurait notamment imposé une fellation en la tenant par les poignets. Elle a fini par se libérer de son emprise et s’est sauvée.
Dans les heures suivantes, le producteur lui aurait laissé plusieurs messages la priant de revenir à son hôtel pour qu’il lui présente des excuses. Elle dit y être retournée pour ne pas compromettre sa carrière.
Aussitôt dans la chambre, Weinstein se serait jeté sur elle et aurait tenté de lui lécher la gorge avant qu’elle le repousse et quitte la pièce.
Plus de 80 femmes, y compris des stars comme Gwyneth Paltrow et Angelina Jolie, ont publiquement accusé le puissant producteur devenu paria de harcèlement sexuel ou viol depuis la publication d’articles dans le New York Times et le New Yorker il y a près d’un mois.
M. Weinstein, visé par des enquêtes des polices de New York, Los Angeles et Scotland Yard au Royaume-Uni, nie toute relation sexuelle non consentie.