Le Rassemblement National (RN) a lancé une pétition en réponse aux réquisitions du parquet contre Marine Le Pen, accusée de détournement de fonds publics et d’emplois fictifs au sein du Parlement européen. Lors de ce procès en cours, le procureur a requis cinq ans de prison, dont deux ans ferme aménageables, et cinq ans d’inéligibilité, potentiellement exécutoires immédiatement. Cela empêcherait Marine Le Pen de se présenter à l’élection présidentielle de 2027.
Le RN dénonce une tentative de discrédit politique et accuse la justice de chercher à écarter leur candidate phare. Pourtant, selon Pierre Egea, professeur de droit constitutionnel, cette pétition relève davantage d’une stratégie politique visant à influencer l’opinion publique qu’à modifier une décision judiciaire. L’expert rappelle que la séparation des pouvoirs interdit à une pétition d’interférer dans un jugement.
Sur le plan stratégique, le RN mise sur une posture de victimisation pour mobiliser ses soutiens, dénonçant une « ligue politico-judiciaire » contre leur parti. Si Marine Le Pen devenait inéligible, cela pourrait renforcer la popularité de figures comme Jordan Bardella, considéré comme un successeur potentiel.
Malgré les accusations, cette affaire illustre le jeu politique et juridique autour d’une figure emblématique de l’extrême droite française. Le verdict attendu fin 2024 pourrait marquer un tournant majeur dans la carrière politique de Marine Le Pen et du RN.
