Des scientifiques ont définitivement écarté la thèse d’une infra-structure extraterrestre géante autour de la mystérieuse étoile « Tabby » pour expliquer ses fortes variations de luminosité.
L’étoile de Tabby (KIC 8462852), baptisée également «l’étoile des extraterrestres» a attiré l’attention des scientifiques en septembre 2015 lorsqu’ils ont constaté une baisse mystérieuse de son éclat. Il a de nouveau baissé en mai 2017. Les observatoires du monde entier ont tous rivé leurs télescopes sur l’étoile de Tabby.
Ce phénomène énigmatique a nourri de nombreuses hypothèses à ce sujet, allant de l’essaim de comètes à l’engloutissement de la planète en passant par des mégastructures fabriqués par des extraterrestres.
Dans une étude qui vient de paraître dans The Astrophysical Journal, Huan Meng, de l’université de l’Arizona, et son équipe estiment avoir résolu en partie le mystère de l’étoile de Tabby. « Nous soupçonnons qu’il y ait un nuage de poussière autour de l’étoile avec une période orbitale d’environ 700 jours », déclare l’auteur principal. Les chercheurs ont remarqué que la lumière infrarouge baissait moins que l’ultraviolet. Si un objet plus gros que des particules de poussière se trouvait devant KIC 8462852, toutes les longueurs d’onde seraient alors bloquées de la même façon, expliquent-ils. Or, ce n’est pas le cas ici. Cela remet donc en question l’existence d’une superstructure extraterrestre. Pour eux, les « objets » qui s’interposent entre l’étoile et nous ne mesurent pas plus de quelques micromètres.
Mais comment savoir si ces poussières sont autour de l’étoile — si elles sont circumstellaires — ou dans le milieu interstellaire ? Les auteurs expliquent que, sur la base des baisses de la lumière ultraviolette, ces particules de poussière sont plus grosses que celles rencontrées dans l’espace intersidéral. Les plus petites et fines, en effet, ne peuvent rester longtemps autour d’une étoile car la pression radiative de cette dernière les en éloigne. Ils en concluent donc qu’elles sont circumstellaires.