Selon Santé Publique France, 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais sont contaminés par ce pesticide ultratoxique.
L’Etat est le « premier responsable » du scandale du chlordécone aux Antilles. Telle est la conclusion sans appel de la commission d’enquête parlementaire mise en place pour faire la lumière sur ce « désastre sanitaire et environnemental » qui frappe la Guadeloupe et la Martinique. Après six mois d’auditions et plus de 150 personnalités interrogées.
« Ce drame environnemental, sanitaire et économique exige donc sans délai réparation », explique Serge Letchimy, qui énumère quelques une des préconisations du rapport, comme « un plan d’ampleur de dépollution des terres pris en charge par l’État, des indemnisations à la hauteur de la crise pour les agriculteurs de la diversification et pour les pêcheurs, l’analyse gratuite des sols réalisée dans un délai de cinq ans pour un budget de l’ordre de 25 millions d’euros », ou encore « la mise en place d’un dépistage gratuit pour toutes les populations vulnérables » et « des mesures de traçabilité de tous les produits alimentaires issus des circuits formels et informels dans les trois années à venir ».
Le rapport recommande aussi de faire de la recherche sur le chlordécone une priorité, notamment dans le domaine de la santé, où des questions demeurent sur le caractère cancérogène du produit, mais aussi sur les possibilités de dépolluer les sols, pour l’instant inexistantes.