Sur le papier, le prénom Artús ne semble pas porter préjudice à son porteur. Pourtant, un couple de Mende, en Lozère, est en plein combat pour que leur fils puisse officiellement porter ce prénom. Pour le moment, l’État français le refuse à cause d’un simple accent.
Depuis une circulaire parue le 23 juillet 2014, il n’est plus possible de donner à un nouveau-né un prénom qui contient des lettres diacritiques dans les prénoms, c’est-à-dire qui ont des accents qui ne font pas partie de la langue française. C’est donc l’accent aigu sur le « u » d’Artús qui pose problème, car il existe en occitan mais pas en français. « Je crois que cette loi a été faite pour lutter contre l’anglais, mais divers gouvernements se sont appuyés sur cette loi pour lutter de manière drastique contre les langues régionales. Pourtant, depuis 2008, l’article 75-1 de la Constitution française indique que les langues régionales appartiennent au patrimoine français. C’est visiblement quelque chose que l’État oublie constamment », explique le papa, en colère, à Midi Libre.
En 2019, un couple de Bretons résidant dans le Finistère avait ainsi obtenu gain de cause. Après deux ans de procédure judiciaire, l’État avait finalement consenti à laisser sur le prénom de leur fils Fañch le tilde, un accent typiquement breton, qui lui non plus ne figure pas dans la langue française.