Hélène Godard, ancienne patineuse et hôtesse de l’air, s’est éteinte à l’âge de 59 ans, laissant derrière elle une vie marquée par des traumatismes profonds. En 2020, elle avait bravement témoigné auprès du « Nouvel Obs » des viols qu’elle avait subis dans sa jeunesse, des expériences qui l’avaient profondément affectée.
Ses obsèques, qui ont eu lieu le 8 octobre à Nantes, se sont déroulées dans l’intimité, avec une présence familiale restreinte et peu de médias pour rendre hommage à une femme dont le nom est resté dans l’ombre. La cérémonie a été teintée de tristesse, soulignant la chaotique existence d’Hélène, entre rêves de championne et cruauté masculine. Son frère a évoqué avec émotion la dualité de sa vie : le succès du patinage de haut niveau, mais aussi les blessures infligées par ses agresseurs.
Dès son jeune âge, Hélène rêvait de devenir championne, encouragée par ses entraîneurs. Cependant, ces figures d’autorité ont trahi sa confiance. Son entraîneur à l’Insep, Gilles Beyer, connu plus tard pour ses abus, a abusé d’elle sans qu’elle ne puisse le dénoncer. Après avoir été logée chez un autre entraîneur, elle a également subi des abus, mais a choisi de ne pas porter plainte, une décision tragique courante à l’époque.
Face à ces épreuves, sa mère a tenté de la protéger en lui offrant deux choix : abandonner le patinage ou partir à l’étranger. Hélène a opté pour l’éloignement, mais son retour en France a été douloureux. Les souvenirs des abus, les tentatives de suicide, et des problèmes d’alcool ont accompagné sa vie. Mère de deux garçons, elle a continué à lutter contre ses démons, malgré des signes de soutien et de réconfort de ses proches après son témoignage.
Malheureusement, le poids de son passé a fini par l’emporter. Hélène a été retrouvée inanimée, victime d’une hémorragie digestive. Ses mots résonnent encore : « Ça peut bousiller une vie, ils ne s’en rendent pas compte. » Son histoire, tragique et poignante, rappelle la nécessité de donner une voix aux victimes d’abus, afin de briser le silence qui entoure encore trop souvent ces réalités.
