Santé publique France publie, aujourd’hui, trois études sur la consommation d’alcool. Des enquêtes faites entre 2015 et 2017. Elles révèlent notamment que la part des décès dus à l’alcool reste très importante en France.
Les chiffres sont têtus: n’en déplaise à ses défenseurs, l’alcool tue. 41.000 personnes par an, selon le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié ce mardi. Si la consommation d’alcool a énormément baissé en quatre-vingts ans – elle est passée de 65 grammes d’alcool pur* par adulte et par jour à la fin des années 1930, à 26 grammes en 2013, selon les données de vente -, elle reste désormais stable. Et les Français demeurent parmi les plus gros consommateurs au monde.
Un impact «considérable»
L’alcool, en particulier le vin rouge, a longtemps été présenté comme un produit à consommer certes «avec modération», mais bénéfique si pris en petites quantités. Or «les minimes et très sélectifs effets protecteurs de l’alcool sont réduits à néant par ses effets délétères», insiste dans l’éditorial du BEH François Bourdillon, directeur général de Santé publique France. Il cite le Pr Emmanuela Gakidou, épidémiologiste à l’université de Washington et auteur d’une étude sur le fardeau sanitaire mondial de l’alcool publiée en août 2018 dans The Lancet : en matière d’alcool, il ne fait plus aucun doute que «moins c’est mieux, rien du tout c’est encore meilleur».