Qui sont les anti-masques français ? La fondation Jean-Jaurès publie lundi une première étude sur les membres de ce mouvement balbutiant, qui apparaissent plus diplômés que la moyenne, plus défiants envers les institution, plus amateurs de thèses complotistes et plus féminins.
Si en Allemagne ou en Angleterre les manifestations contre le port obligatoire du masque dans l’espace public ont rassemblé des milliers ou dizaines de milliers de personnes, en France le mouvement n’a rassemblé qu’une poignée de manifestants fin août à Paris. En ligne, cependant, « une riposte des anti-masques s’organise », explique Antoine Bristielle, chercheur en sciences sociales, qui s’est fondé sur un peu plus d’un millier de réponses à un questionnaire en ligne pour tenter de dégager le profil de ces nouveaux militants. « Le déterminant des anti-masques », détaille-t-il à l’AFP, « c’est vraiment l’aspect libertarien de leur pensée ».
Pourquoi s’élever contre le port du masque ? Quatre raisons ressortent majoritairement parmi les « anti » interrogés. Deux arguments sont d’ordre sanitaire : premièrement, le masque ne protégerait pas efficacement contre le virus. Encore pire, selon un autre argument : le masque serait dangereux pour la santé. Mais deux autres arguments « anti-masques » s’éloignent largement de l’aspect sanitaire. Tout d’abord, l’idée que l’épidémie serait terminée, voire n’aurait jamais vraiment existé. Le dernier, dans la même veine complotiste : le but du masque serait de priver la population de sa liberté, de l’asservir.
Des arguments très relayés sur des groupes Facebook qui sont loin de l’épiphénomène souligne le chercheur Antoine Bristielle, auteur de l’étude : « On a une dizaine de groupes ‘anti-masques’ qui se sont créés, allant de quelques centaines d’individus à plusieurs dizaines de milliers pour le plus important d’entre eux. »