Le chef de l’Etat a rendu hommage ce mercredi soir à la Sorbonne au professeur assassiné vendredi à Conflans. Un enseignant devenu «visage de la République» et de «la liberté». La France, a martelé le président, ne renoncera «pas aux caricatures».
«Nous continuerons, professeur, nous continuerons ce combat pour la liberté et pour la raison dont vous êtes désormais le visage. Parce que nous vous le devons, parce qu’en France, professeur, les Lumières ne s’éteignent jamais.» Emmanuel Macron a prononcé mercredi soir un hommage fort et poignant à Samuel Paty, érigé en martyr de la liberté d’expression, «tué précisément parce qu’il incarnait la République». Le chef de l’Etat s’est exprimé devant près de 400 invités réunis dans la cour d’honneur de la Sorbonne à Paris, «lieu de l’humanisme» choisi avec la famille de professeur assassiné. Autour de l’université et sur la place du Panthéon, des milliers de personnes s’étaient rassemblées pour suivre la cérémonie, diffusée sur écrans géants.
Entre les statues de Louis Pasteur et de Victor Hugo, Macron a dit sa volonté de ne parler, en cette circonstance, ni «du cortège des terroristes» ni «de leurs complices et de tous les lâches qui ont commis et rendu possible cet attentat». «Les mots, je les ai eus. Le mal, je l’ai nommé. Les actions, nous les avons décidées», a-t-il souligné, faisant référence aux opérations de police, aux menaces de dissolutions et d’expulsions des derniers jours ainsi qu’au discours prononcé le 2 octobre aux Mureaux. Il avait alors désigné avec insistance «l’islamisme» comme «le cœur du sujet», l’ennemi numéro 1 dans la lutte contre le séparatisme. D’islamisme, il n’a donc pas été question ce mercredi soir dans le cour de la Sorbonne.