Pour l’heure, en France, le pari de l’exécutif d’éviter un reconfinement général du pays semble tenir, malgré la progression des variants du coronavirus qui frappent la région de Dunkerque ou la Moselle.
Le nombre de décès se stabilise. Les entrées en réanimation stagnent. Et le taux de reproduction du virus est passé en dessous de 1, traduisant un ralentissement de la circulation du virus. « On a une vraie dynamique descendante », a commenté sur France Inter l’épidémiologiste Martin Blachier.
Mais cette dynamique « descendante » est menacée par les variants du virus qui continuent de se diffuser sur le territoire. Selon la direction générale de Santé (DGS), il y a 54% de présence de variant sud-africain dans les prélèvements positifs en Moselle, 37% de présence du variant anglais en Bretagne, 40 à 45% du variant anglais en Ile-de-France et 70% de présence du variant anglais dans les prélèvements positifs à Dunkerque.
La situation en Moselle et à Dunkerque inquiète le plus les autorités qui ont décidé un renforcement de la politique de test et de vaccination dans ces départements pour freiner la propagation des variants du virus.
« Tout cas positif de coronavirus sera désormais considéré dans ces départements comme suspect de variant jusqu’à preuve du contraire, c’est-à-dire qu’il bénéficiera d’un contact tracing immédiat, d’une mise à l’abri accompagnée immédiate, d’un isolement porté à dix jours contre sept », a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran.
Dans la traque contre les variants, la DGS a demandé depuis le 23 janvier, aux laboratoires de déployer une nouvelle stratégie qui consiste à rechercher « systématiquement » devant tout résultat COVID-19 positif le variant anglais, et dans la mesure possible les variants sud-africain et brésilien.
Et devant tout résultat positif, une deuxième PCR dénommée « PCR de criblage » doit être réalisée. L’objectif de cette nouvelle stratégie est de renforcer le dispositif de contact-tracing devant toute personne infectée par l’un des variants et de réaliser une cartographie précise de la circulation de ces variants, a indiqué la DGS.
Cette méthode de diagnostique – criblage en PCR multiplex – permet de savoir le nombre de contamination que représente chaque variant dans le pays et « nous permet de suivre au jour le jour l’évolution de ces variants sur notre territoire », a dit Olivier Véran lors de sa dernière conférence de presse.
Selon l’épidémiologiste Yves Coppieters, pour l’instant malgré la forte contagiosité des souches variantes, la stratégie mise en place reste efficace : « Il y a un contrôle de l’épidémie. On arrive à identifier les clusters, on remonte les chaînes de transmission et les gens jouent le jeu des gestes barrières », a-t-il indiqué sur BFMTV.
19.590 nouveaux cas de contamination ont été enregistrés ces dernières 24 heures en France. 3.348 patients sont actuellement en réanimation dont 322 nouvelles admissions en 24 heures. 351 décès ont été par ailleurs enregistrés à l’hôpital ces dernières 24 heures.