Le régulateur accuse l’entreprise d’avoir dissimulé un échange entre employés sur le système automatique MCAS, mis en cause dans le crash d’Ethiopian Airlines.
Dans cet échange sur messagerie instantanée qui date de novembre 2016, soit un an avant la certification du 737 MAX, Mark Forkner, à l’époque un pilote de Boeing, disait à un collègue à propos du MCAS : il « déraille dans le sim (le simulateur, ndlr) ».
« Bon je t’accorde que je suis nul en pilotage mais ça c’était scandaleux », poursuivait le pilote dans cette conversation avec un collègue, Patrik Gustavsson.
Ce dernier a fait remarquer qu’il allait falloir actualiser les instructions dans le manuel de vol.
De fait, huit mois avant les échanges rendus publics vendredi, M. Forkner avait demandé à l’agence fédérale de l’aviation (FAA) s’il pouvait ne pas faire mention du MCAS dans le manuel de vol et le régulateur, convaincu que le dispositif informatique n’était ni dangereux ni amené à intervenir souvent, avait donné son feu vert. Un porte-parole de la FAA a précisé que l’autorisation du régulateur n’était pas requise.
« En gros, ça veut dire que j’ai menti aux régulateurs (sans le savoir) », répond alors M. Forkner, ce à quoi son collègue ajoute, « ce n’était pas un mensonge, personne ne nous avait dit que c’était comme ça ».