Après la Guyane, Paris ? quatre questions sur le couvre-feu
Après la Guyane, Paris ? quatre questions sur le couvre-feu

La Guyane a instauré un couvre-feu depuis mars, lequel est toujours en vigueur. La solution, drastique, s’est avérée utile pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.

Quand le couvre-feu a-t-il été décidé ?

Depuis le 25 mars, la Guyane connaît un couvre-feu dont les modalités ont évolué au cours des mois. Ce couvre-feu était au départ très strict, et s’inscrivait dans le cadre de « mesures de freinage ». Il a depuis été progressivement assoupli et, depuis le 25 septembre, l’interdiction de déplacement s’étend désormais de 23h à 5h du lundi au dimanche. Le couvre-feu du week-end a été levé et cinq communes, les moins touchées par le virus, sont mêmes exemptées de toute restriction de circulation.

La mesure a-t-elle été efficace ?

La mesure est très bien respectée par les Guyanais. C’est ce qui a permis de diminuer le nombre de contaminations. Clara de Bort, directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) de Guyane, ne regrette pas du tout cette décision : « On s’attendait à avoir fin juin 70 patients atteints du Covid-19 en réanimation. Pour la Guyane, c’est beaucoup. On était en gros dans la même situation qu’actuellement en métropole. Et du fait du couvre-feu, nous avons bénéficié d’une réduction de moitié du pic d’hospitalisations en réanimation. »

Pourquoi le couvre-feu est-il toujours en place ?

Malgré ces bonnes nouvelles, pas question pour le préfet Marc del Grande de supprimer ce couvre-feu : « Cela nous rend beaucoup de services. Cela évite des contacts sociaux quelques fois alcoolisés ou la possibilité de cluster. Nous avons encore des patients hospitalisés Covid, nous avons encore des patients en réanimation. Lorsque j’entends que le virus risque de rester actif sur la planète jusqu’au milieu de l’année prochaine, il ne serait pas responsable de ne pas le maintenir. »

Quelles conséquences dans la vie de tous les jours ?

Il est toujours possible de se déplacer pour aller au travail en journée, ou le soir avec un justificatif. Mais ce qui est compliqué, c’est la vie sociale, qui se retrouve forcément réduite. Et cela pèse sur le moral, comme l’explique Ainrico, 21 ans. Il travaille dans un collège au sud de Cayenne : « Je trouve le couvre-feu plus compliqué que le confinement, tout simplement parce que pendant le confinement, on était tout le temps à la maison, donc ça allait. Mais quand on travaille en milieu scolaire, on est tout le temps en alerte et sur le qui-vive, donc on est tout le temps stressé. Et ça tape au niveau du moral. »

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