La femme qui avait demandé à la police d’arrêter, sans raison, un homme noir dans Central Park fin mai a été inculpée lundi par les services du procureur de Manhattan pour dénonciation de délit imaginaire.
Lors de l’incident, Christian Cooper, venu observer les oiseaux dans le parc, avait demandé à Amy Cooper (pas de lien de parenté) de mettre son chien en laisse, ce qui est obligatoire dans cette partie de Central Park.
Irritée, elle avait alors appelé la police, assurant avoir été «menacée» par un «homme afro-américain».
Des policiers s’étaient présentés sur les lieux quelque temps après, n’avaient trouvé sur place qu’Amy Cooper et étaient repartis.
La vidéo de l’incident, postée le lendemain par la sœur de Christian Cooper, avait fait le tour du monde. Elle a été vue plus de 44 millions de fois.
Oh, when Karens take a walk with their dogs off leash in the famous Bramble in NY’s Central Park, where it is clearly posted on signs that dogs MUST be leashed at all times, and someone like my brother (an avid birder) politely asks her to put her dog on the leash. pic.twitter.com/3YnzuATsDm
— Melody Cooper (@melodyMcooper) May 25, 2020
Elle avait valu à Amy Cooper d’être clouée au pilori sur les réseaux sociaux et licenciée de son poste de vice-présidente de la société de gestion Franklin Templeton.
Son comportement était symbolique, pour beaucoup, d’un racisme ancré dans la société américaine.
Le jour de la mise en ligne de la vidéo, l’interpellation de George Floyd était filmée à Minneapolis, puis diffusée elle aussi, déclenchant un mouvement de protestation national contre le racisme et les brutalités policières contre les Afro-Américains.
Amy Cooper a été citée à comparaître et devra se présenter le 14 octobre au tribunal de Manhattan pour se voir signifier formellement son inculpation pour dénonciation de délit imaginaire.
En cas de condamnation, elle est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison.
Dans une déclaration transmise à la presse, le procureur de Manhattan Cy Vance Jr. a appelé «toute personne ayant été l’objet d’une dénonciation imaginaire à contacter» ses services.