L’analyse des encres de la correspondance entre la reine et son amant supposé a permis de décrypter et lire des passages caviardés. Et de découvrir l’auteur de ce maquillage.
Grâce à un « scanner 2 D XRF », des chercheurs du programme « Rex II », financé par la Fondation des sciences du patrimoine et soutenu par les Archives nationales, ont réussi à décrypter la moitié des lettres caviardées de la correspondance entre Marie-Antoinette et Axel de Fersen, représentant de la reine auprès des cours d’Europe et organisateur de la célèbre « fuite à Varennes », qui mena à l’arrestation de Louis XVI. Ce noble suédois, qui a rencontré la reine à dix-huit ans, lorsqu’elle était dauphine, au bal de l’opéra, était aussi devenu son amant supposé.
Les chercheurs ont également fait une découverte inédite. Le nom du gentilhomme qui avait jusqu’à présent réussi à dissimuler des passages plus intimes dans ces courriers. Il s’agit en réalité d’Axel de Fersen lui-même, qui aurait censuré ses lettres de peur qu’on ne découvre leur liaison.
Le quotidien explique : « En procédant à des intercomparaisons, ils se sont alors aperçus qu’il était possible de trouver, pour chaque encre de caviardage, son équivalent en matière de composition parmi les treize pigments employés par Fersen. Et donc que, selon toute vraisemblance, ce dernier devait être l’auteur de ces ratures, apposées peu après la réception, la transcription ou l’écriture de ces lettres ».