Examinée dans le cadre du projet de loi anti-gaspillage, la vente de médicaments à l’unité fait son retour, au grand dam de la filière pharmaceutique. Les associations de défense de l’environnement, elles, applaudissent.
S’appuyant sur des chiffres de l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM), selon lesquels un Français gaspille 1,5 kg de médicaments par an, le gouvernement propose de créer le principe d’une dispensation à l’unité de certains médicaments en officine, à une date fixée par décret, au plus tard le 1er janvier 2022.
« Les médicaments concernés par cette possibilité seront, dans un premier temps, limités à quelques antibiotiques, pour lesquels l’intérêt d’une dispensation à l’unité est le plus évident », propose l’amendement gouvernemental, qui laisse au pharmacien le choix du mode de délivrance.
« Si on regarde le cycle de vie du médicament, il est détruit lorsqu’on le ramène à la pharmacie. Notre préoccupation est de dire +ne produisons pas ce que nous ne consommons pas+ », plaide la députée LREM Nathalie Sarles, qui avait porté l’amendement initial, plus contraignant.
Mais si le secteur admet que des efforts restent à faire, il est en revanche circonspect sur la cure proposée.
« Tout le monde est d’accord pour mettre en place des mesures contre le gaspillage. La question est de trouver comment atteindre cet objectif », estime Carine Wolf, présidente de l’Ordre des pharmaciens, qui doute de l’éventuel gain écologique en raison des contenants qui seront nécessaires pour distribuer les comprimés.