Le 6 novembre 2024, un radiologue et un urgentiste ont comparu devant le tribunal pour homicide involontaire après le décès d’un homme de 31 ans, originaire de Targon (Gironde), survenu aux urgences du centre hospitalier de Marmande (Lot-et-Garonne) en mai 2014. Le jeune homme, père de famille, avait été admis aux urgences après une chute à vélo ayant entraîné une fracture du nez. Lors du passage du scanner effectué par un radiologue remplaçant, aucun détail anormal n’avait été relevé. Toutefois, après son départ, l’état de santé du patient s’est rapidement détérioré, ce qui a conduit à une altération de ses capacités à respirer et à déglutir.
Le radiologue, alerté par l’urgentiste, est revenu en fin de soirée et a reconnu avoir négligé un détail clé sur les premières images : un épaississement de l’épiglotte, signe d’une possible obstruction des voies respiratoires. Une mini-trachéotomie, intervention nécessaire pour dégager les voies aériennes du patient, a été décidée, mais n’a été pratiquée qu’à 1 h 20, soit plus d’une heure après que la nécessité de cette intervention a été identifiée. Pendant ce temps, l’urgentiste n’a pas réalisé l’intervention lui-même, préférant chercher un autre médecin, retardant ainsi la prise en charge.
Malheureusement, ce délai a été fatal, et le patient est décédé quelques heures après son admission. Les deux médecins poursuivis n’ont pas reconnu de faute au tribunal, arguant que l’état du patient ne laissait pas supposer une détresse respiratoire immédiate. L’urgentiste a même déclaré qu’il ne comprenait toujours pas les causes du décès. En revanche, la famille de la victime a exprimé son incompréhension et sa colère face à ce qu’ils considèrent comme une négligence inacceptable. Le père du défunt a souligné qu’aucune explication claire n’a été donnée sur ce qui s’est passé.
En dépit de la gravité des faits, les deux médecins n’ont pas été suspendus de leurs fonctions et continuent à exercer. Le ministère public a requis une peine de 14 mois de prison avec sursis et une amende de 15 000 € pour le radiologue, et une peine de 18 mois de prison et 15 000 € d’amende pour l’urgentiste. Le tribunal rendra son délibéré le 10 décembre 2024.