Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit la généralisation des tests de dépistage en pharmacie pour l’angine et la cystite dès 2024. Actuellement, les pharmaciens peuvent prescrire des antibiotiques après des tests rapides d’orientation du diagnostic (Trod) pour confirmer la nature bactérienne des angines et des infections urinaires, mais seulement dans des structures de santé où un médecin a délégué cette compétence. Cette restriction sera levée pour permettre à toutes les 20 000 pharmacies de France de délivrer des antibiotiques, tels que l’amoxicilline pour les angines et la fosfomycine pour les infections urinaires, après un Trod positif.
Cette mesure vise à soulager les médecins généralistes, à combattre l’antibiorésistance, et à répondre aux problèmes liés aux déserts médicaux. Elle s’inscrit dans un contexte où la France a l’une des consommations d’antibiotiques les plus élevées en Europe, avec seulement deux millions de prescriptions justifiées sur six millions d’ordonnances pour le traitement des angines, selon l’Assurance maladie.
Les représentants des pharmaciens saluent cette avancée dans le domaine des tests de dépistage et souhaitent aller plus loin en proposant l’accès au Trod CRP, qui mesure la protéine C-réactive, un marqueur d’inflammation pouvant aider à éviter une prescription inutile d’antibiotiques.
Le secteur industriel se prépare également à une demande accrue de ces tests pour l’angine et la cystite. Les fabricants mettent l’accent sur la simplicité et la rapidité d’exécution des Trod pour faciliter leur utilisation en pharmacie. Le coût de ces tests, d’environ 1 à 2 euros, semble modéré pour le système de santé.
Néanmoins, certains experts rappellent que dans le cas de cystites récurrentes, une exploration en laboratoire peut être nécessaire, et la prudence est de mise pour les hommes, car les cystites complexes sont rares chez eux. Les infirmiers sont également autorisés à effectuer les Trod, mais ils ne peuvent pas prescrire d’antibiotiques.
