Il est mort la nuit, ultime clin d’œil à la passion de sa vie : le noir. Le peintre mondialement célèbre Pierre Soulages est décédé mardi, vers 23 heures, à l’âge de 102 ans.
Pierre Soulages est né en 1919. Son histoire est donc celle d’un enfant né entre les deux guerres dans un milieu extrêmement modeste. C’est quelqu’un qui ne va pas pouvoir se former parce qu’à l’âge où on se forme, il y a la guerre.
« Enfant, on m’offrait des couleurs mais je préférais le noir », disait-il à Guillaume Durand en 2012. Le peintre affirmait à l’époque qu’il avait été remarqué parce que la peinture de l’époque était très colorée. « Quand on voit mes toiles maintenant, on les remarque moins qu’à l’époque ». Dès les années 1950, ses toiles entrent dans les plus prestigieux musées du monde comme le Guggenheim de New York ou la Tate Gallery de Londres. Il rencontre les principaux représentants de l’École de New York, dont Mark Rothko qui devient son ami. Grand, toujours vêtu de noir, Pierre Soulages n’a jamais coupé le lien avec son terroir natal, l’Aveyron, et à sa ville natale Rodez où a été inauguré en 2014 un musée entièrement dédié à son œuvre.
Soulages a réalisé 1 750 peintures sur toile. Ces tableaux ne sont pas vraiment reproductibles, et difficiles à apprécier dans leur complexité en photos. Le noir est travaillé et accroche la lumière différemment selon où l’on se place pour observer.
