Marie-Claire Chevalier est décédée dimanche 23 janvier à 66 ans des suites d’une longue maladie. Elle était une figure de la lutte pour le droit à l’IVG après avoir été défendue par l’avocate Gisèle Halimi pour le motif d’avoir avorté à la suite d’un viol.
La mère de la jeune fille, Michèle Chevalier, avait eu l’idée de faire appel à Me Halimi après avoir lu « Djamila Boupacha », un ouvrage de l’avocate sur une militante algérienne violée et torturée par des soldats français. Me Halimi avait accepté de les défendre, décidant d’attaquer la loi de 1920, qui interdisait la contraception, l’avortement et toute « propagande anticonceptionnelle ». Selon son compagnon, Marie-Claire Chevalier avait conservé de bons rapports avec l’avocate. Elle se rendait régulièrement à Paris pour passer la journée avec la militante féministe. L’ancienne aide soignante souhaitait toutefois rester dans l’ombre, selon sa famille. Elle avait changé de prénom à l’issue du procès pour retrouver son anonymat.
Selon Ernestine Ronai, à la tête de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis, le procès de 1972 avait été « un combat vraiment très dur » pour la jeune Marie-Claire.