Selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès, parue ce mercredi, la porosité entre les programmes du RN et de LR, la stratégie de « dédiabolisation » du parti et la désaffection du président Emmanuel Macron dans le camp républicain pourraient mener à la victoire de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022.
Les chercheurs estiment que Marine Le Pen possède “l’électorat le plus stable” parmi les candidats à l’Élysée, avec “89% des électeurs qui ont voté pour elle au premier tour de la présidentielle de 2017 qui déclarent qu’ils feront de même en 2022”, contre 71% pour ceux d’Emmanuel Macron.
Les auteurs analysent les trois raisons de cette performance. D’abord, la proximité des programmes entre LR et le RN. “Au niveau programmatique, le rapprochement entre le Rassemblement national et Les Républicains est indéniable, laissant envisager des passerelles importantes entre les deux formations lors d’un second tour”, écrivent-ils, avant de nuancer: “Si un rapprochement s’est opéré sur les questions culturelles, cela est encore loin d’être le cas sur les enjeux économiques qui restent au cœur du vote de droite”.
Une dédiabolisation “significative”
Seconde raison, la “dédiabolisation” du parti d’extrême droite est jugée “significative”. La stratégie portée depuis plusieurs années par la fille de Jean-Marie Le Pen, avec le concours un temps de Florian Philippot semble “porter ses fruits”, analyse la fondation, tout en observant une “image très négative”, toujours accolée au RN.
Mais la tendance est “inquiétante” selon le think tank, chiffres à l’appui: “En mars 2019, 50% des Français déclaraient avoir une très mauvaise opinion de Marine Le Pen. Ils ne sont plus que 34% aujourd’hui, soit le plus faible niveau atteint par la candidate”.