Plusieurs centaines de restaurateurs, soutenus par des élus locaux de tous bords, ont donné de la voix devant le tribunal de commerce pour protester contre la fermeture annoncée des bars et des restaurants.
Certains manifestants sont venus en tenue de cuisine avec des casseroles pour faire entendre leur colère. Najla tape avec une cuillère en bois, elle a ouvert un petit restaurant il y a un an à peine : « Moi, mon restaurant fait vingt places assises, donc on respecte toutes les mesures qu’on nous a demandé de respecter : le gel, un mètre entre chaque table… Je ne vois pas comment mon restaurant va créer un cluster de Covid avec à peine vingt places assises. »
La fermeture totale est incompréhensible également pour Slavika, qui tient un restaurant à Aix-en-Provence. Selon elle, les aides exceptionnelles annoncées par l’État pour soutenir le secteur ne suffiront pas : « Je ne veux pas qu’on nous paye. Je ne veux pas de l’aide de l’État. Je veux qu’on me laisse travailler. On va payer mes employés 80% au chômage. Cette somme aurait dû être allouée à l’hôpital pour renforcer les moyens de l’hôpital et pas à nous. » Dans la foule, beaucoup ne veulent pas baisser le rideau. Certains se préparent même à résister. « On a des familles et on imagine tout perdre, assure Laurent, propriétaire de plusieurs restaurants à Marseille. Entre ça et attraper le Covid, je préfère continuer de bosser. On ne va pas se laisser tuer sans rien faire. Marseille, c’est le début de la révolte nationale. »