Le déploiement de la 5G risque d’augmenter « significativement » les émissions de gaz à effet de serre du numérique et la consommation d’électricité en France, selon l’autorité indépendante.
Trois mois après le lancement des enchères pour la 5G, le Haut Conseil pour le climat a publié, samedi 19 décembre, une étude sur l’impact carbone de cette nouvelle génération de réseau de téléphonie mobile, à l’échelle de notre pays. Selon cette étude, les émissions annuelles supplémentaires générées par cette technologie, par rapport au maintien de la 4G, seraient comprises entre 2,7 et 6,7 millions de tonnes équivalent CO2 en 2030. « C’est une augmentation significative en comparaison de l’empreinte carbone du numérique (environ 15 millions de tonnes équivalent CO2 en 2020) », estime le HCC, tout en soulignant la part d’incertitudes liées aux modalités de déploiement. « Dans les données que nous avons, nous ne voyons que des chiffres à la hausse », résume la présidente du HCC, la climatologue Corinne Le Quéré.
Composée de scientifiques et d’experts reconnus, cette instance est chargée depuis 2019 d’éclairer les politiques de lutte contre le réchauffement climatique. Elle avait été saisie en mars par le président du Sénat. « Alors que les premiers déploiements de la 5G sont prévus en France en juin prochain [repoussés depuis par le Covid-19], aucune étude de l’impact environnemental de ce déploiement n’a été menée », regrettait Gérard Larcher dans sa lettre de saisine. Le sujet était devenu inflammable politiquement quelques mois plus tard avec la proposition d’un moratoire défendue par la Convention citoyenne pour le climat. Une position soutenue par certains élus écologistes, mais vivement rejetée par Emmanuel Macron. Le président de la République avait ironisé sur « le retour de la lampe à huile » et le « modèle Amish » que défendraient selon lui les partisans d’un tel moratoire.